SEDE VACANTE 1774

(September 22, 1774—February 15, 1775)



Fr. Francesco Saverio Vasquez, Prior General of the Order of St. Augustine, in Rome
to the Marques de Roda, Minister of Grace and Justice, in Madrid

The Poisoning of Pope Clement XIV

(October 13, 1774)

 

François Rousseau,  Règne de Charles III d'Espagne (1759-1788)  Tome Premier (Paris: Plon 1907), pp. 407-408:

... La maladie du pape, qui commença en avril, fut un mystère (non pour moi), parce que comme il sortait tous les jours pour son délassement quotidien, les uns trouvaient sur son visage des signes de santé et les autres de maladie.  Ces opinions se prolongerènt jusqu'au commencement de septembre, époque où se manifesta sa véritable maladie, e je vis se vérifier les prévisions que j'avais conservées, secretèment, en moi.

Au commencement de mai, je me présentai pour lui demander une grâce de peu d'importance.  Il me l'accorda immédiatement et se mit à causer, tout en se promenant....  Pendant le temps de cette audience, qui fut environ d'une demi-heure, j'eus largement le loisir d'observer tous les indices de sa maladie.  Je trouvai que ses chairs avaient diminué de moitié et que sa couleur qui, quoique brune, était un peu rougeâtre, s'était changée en un vert foncé. Je remarquai que sa démarche était lente et comme celle d'un convalescent.  Finalement, je notai que, pour un homme naturellement très verbeux, il ne proférait qu'une parole après l'autre, paraissant reprendre haleine.  Malgré cette lenteur, dont il usait pour qu'on ne s'aperçût pas (à mon avis) de la difficulté qu'il avait à prononcer les mots, quelques-uns ne s'entendaient point et le Pape se voyait obligé de les répéter.  Tous ces indices furent des motifs pour que, dès lors, j'augurasse d'une grave maladie, déjà commencée, sans pouvoir en découvrir les causes, qui se sont dévoilées à moi maintenant.

De France et d'Allemagne, on a écrit plusieurs lettres ... au P. Buontempi, pour le prévenir qu'on préparait du poison au Pape.  Quelques-uns disent qu'on le prévint aussi d'Espagne, mais de ceci je ne suis pas sûr.  Le Pape était persuadé qu'on lui avait donné du poison et le révéla à la personne qui m'a communiqué tout ceci.  Le jeudi saint, par ordre du médecin, il mangea de la viande.... Quand on plaça devant lui une poule bouillie, il enleva du plat une partie de la peau pour la donner, suivant sa coutume, à un petit chien qu'il avait.  Cette bête mangeait d'ordinaire, avec appétit, de pareils morceaux; mais au moment de le prendre au bout de la fourchette qu'on lui présentait, il le flaira, s'en alla, et il ne fut pas possible de le faire manger.  Ce même jour, après le repas, le Pape, au moment de se retirer, dit qu'il ressentait une chose étrange dans son corps; une grande chaleur à l'extérieur et un froid interne excessif.  C'est là que re reconnus la cause que j'ignorais de la grave maladie, constatée par moi, au commencement de mai.  Un de ses maîtres d'hôtel [Sajani], qui mangeait la desserte du pape, commença, dans le même temps que le Saint-Père, à donner les mêmes symptômes de maladie, et, actuellement, on conçoit plus de crainte que d'espoir au sujet de son rétablissement.  C'est pourtant un homme jeune,de vingt-huit ans, et il pourra résister davantage, peut-être même recouvrer la santé...."

 

 

 


From a manuscript collection of Velasquez' letters in the Library of San Isidro in Madrid.  The French translation is by Francois Rousseau. The original Spanish text is unpublished.

Manuel Davila  y Collado, Reinado de Carlos III  Tomo III, p. 585 ff. (March 12, 1777).

 


March 20, 2014 12:17 PM

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