SEDE VACANTE 1774

(September 22, 1774—February 15, 1775)



Cardinal Bernis to the Comte de Vergennes
(August 28, 1774)

 

Frédéric Masson,  Le Cardinal de Bernis, depuis son ministère (1758-1794) (Paris: Plon 1884),  pp. 286-287:

... La santé de Sa Sainteté a commencé à se déranger vers le mois de fevrier dernier: le retardement de la restitution d' Avignon que le Saint-Père s'était trop pressé d'annoncer au public et la conduite singulière que tint en conséquence le Ministre de Naples par rapport à Bénévent, causerènt au Pape un chagrin d'autant plus dangereux pour sa santé qu'il ne voulut pas le manifester; des prophéties fanatiques qui annoncèrent ensuite sa mort prochaine, de fréquentes menaces de fer et de poison  qu'on eut l'imprudence de lui faire parvenir ajoutèrent encore aux vives impressions du chagrin qu'il avait trop renferme en lui-même.  L'affection dartreuse à laquelle il est sujet en fut aigrie et, au lieu de se porter à la peau, attaqua l'intérieur de sa bouche et les glandes de sa gorge; son humeur devint plus sombre et plus inquiète avec ses domestiques, car elle a paru toujours la même aux Ministres étrangers, lesquels ne furent instruits que bien tard de la légère altération de la santé du Souverain Pontife;  mais tout le monde s'aperçut que Sa Sainteté qui, deux mois auparavant, marchait avec ue grande légèreté, était devenue plus pesante et plus faible;  cet état, qu'on pouvait attribuer aux grandes chaleurs, n'a pas inquiété jusqu'à ce que le Pape, renfermé pour prendre les eaux, ne s'est plus manifesté ni à ses propres Ministres, ni à ceux des cours étrangères.  Il s'est pourtant montré au peuple tous les jours en allant se promener ou faire ses prières dans les églises.  Pendant cette solitude, un parti nombreux a affecté de répandre avec intention et avec affectation que le Pape, livré à des terreurs ridicules et superstitieuses, ne jouissait plus ni de la même santé ni de la méme humeur, et que sa tête était considérablement affectée. Depuis huit jours, Sa Sainteté se communique aux Ministres étrangers: aucun d'eux n'a aperçu ce prétendu changement que ses ennemis ont supposé, mais tous ont jugé que sa santé était notablement altérée, que sa maigreur était très-grande, et que cet état devait changer ne mieux eu peu de temps ou se déterminer par une mort plus ou moins prochaine, mais déjà annoncée par le dépérissement.  C'est le jugement que je porte moi-même de l'état présent du Pape, quoiqu'il n'ait point de fièvre et qu'il mange avec assez d'appétit.

 

 


 



 


March 18, 2014 1:44 PM

© 2014 John Paul Adams, CSUN
john.p.adams@csun.edu

Valid HTML 4.01 Transitional
Valid CSS!

 

| Home | | Papal Portraits Home | | Medals Bibliography | | Other Conclaves | | Conclave Bibliography |