SEDE VACANTE 1769

(February 2, 1769—May 19, 1769)



Letters of Cardinal Bernis to the Duc de Choiseul

Pozzobonelli

Rome  May 3, 1769

 

J. Cretineau-Joly, Clément XIV et les Jésuites  3rd edition (Paris: Mellier 1848),  p. 227-228:

... La proscription a été trop forte: nous exerçons ici un ministère de rigueur qui ne nous sauvera de rien, parce que les sujets sont à peu près également médiocres.  On nous reporchera longtemps notre tyrannie, qui n'est adoucie ni par des bienfaits ni par des espérances; il faudra finir enfin, et l'on s'arrêtera sur un secret partisan des Jésuites, ou sur un homme faible à qui les amis de la Société, dominant dans le Sacré Collége, feront peur. Je crois devoir parler au Roi et à son conseil avec cette vérité; malgré tous nos ménangements et la douceur que nous mettons, nous ne pouvons manquer de devenir odieux en attentant d'une manière trop forte et trop générale à l'indépendance et à la liberté du Sacré Collége.  Nous avons beau lui dire que l'indifférence que les autres Princes marquent pour l'élection d'un Pape prouve qu'ils ne seraient pas fâchés qu'on fit un mauvais choix pour profiter comme ils font de la brouillerie des cours de la maison de France avec celle de Rome.  Cette raison qui est vraie ne fait qu'effleurer des esprits attachés à l'idée de la liberté et de la souveraineté.  Je sais bien M. le Duc, que ce n'est pas la France qui est la plus rigoreuse des trois cours, mais il est à craindre que cette rigueur ne jette dans le désespoir au lieu de conduire à la complaisance et à la conciliation; il est aussi à craindre qu'à force de proscriptions, nous ne perdions les voix qui forment notre exclusive.

Au surplus, notre concert avec les Cardinaux espagnols, quoique moins aisé et moins doux qu'avec le cardinal Orsini, est très-etabli.  Le cardinal de Solis vit en solitaire et ne fait rien que par le secrétaire que la cour d'Espagne lui a donné et par la direction de M. Azpuru.  Le cardinal de la Cerda, malgré sa mince figure, plaît par ses formes nobles et surtout par ses présents.

On va proposer le cardinal Colonna, homme pieux, appliqué, mais trop jeune et trop ouvertement attaché aux Jésuites.  Nous le ferons tomber avec tous les ménagements possibles.  Spinola, qui a de l'esprit, mais que l'Espagne redoute, sera aussi proposé.  paranciani, de Rossi le serot de même.  On fera un effort pour Chigi et un plus grand pour le cardinal Pozzobonelli, archevêque de Milan et chargé des instructions de la cour de Vienne.  Il y a longtemps que je prie M. d'Aubeterre, et il s'y emploie efficacement, de faire trouver bon à la cour de Vienne que nous nous opposions à l'élection de ce sujet, faible par lui-même, ami secret des Jésuites et qui ne peut convenir aux Couronnes à cause de son attachement à la bulle  In coena Domini  qu'il a défendue avec courage malgré les ordres de la cour de Vienne.  L' Impératrice est pieuse; son âme, longtemps dirigée par les Jésuites, a peine à consentir à leur destruction.  Il est délicat d'attaquer à force ouverte un sujet estimé comme Pozzobonelli par ses moeurs et ses vertus ecclésiastiques.

 

 

 

 



 

link to documents on  papal  election-1769



 


March 31, 2014 10:39 PM

© 2014 John Paul Adams, CSUN
john.p.adams@csun.edu

Valid HTML 4.01 Transitional
Valid CSS!

 

| Home | | Papal Portraits Home | | Medals Bibliography | | Other Conclaves | | Conclave Bibliography |