SEDE VACANTE 1769

(February 2, 1769—May 19, 1769)



Letter of Cardinal Bernis to Ambassador d' Aubeterre

Rome, April 14, 1769

 

J. Cretineau-Joly, Clément XIV et les Jésuites  3rd edition (Paris: Mellier 1848), p. 194-195:

Il ne sera plus question entre Votre Excellence et moi d'un arrangement auquel l'état que j'ai se refuse; car pour le fond de la chose il y a longtemps que je pense qu'après ce qui s'est fait il est politique et presque nécessaire d'achever; il n'y a que les moyens qui répugnent.  Je ne laisserai aucune erreur ni soupçon à ce sujet dans la première lettre que j'écrirai à M. le duc de Choiseul.  Je puis vous assurer que le cardinal de Luynes pense comme moi, et qu'il est persuadé (depuis que je suis ici) qu'il serait à souhaiter que l'on pût achever ce que l'on a commencé par des moyens convenables.  Le plus grand de tous est de choisir un Pape qui ait la tête assez large et assez bien faite pour sacrifier les petites considérations aux grandes.  Mais où est-il ce Pape?  Où est le Secrétaire d'État supérieur aux misères locales de ce pays-ci?  Je le cherche en vain.  Je ne trouve que quelques nuances de plus ou de moins dans la mediocrité des uns et des autres;  car il ne faut pas s'y tromper, on gagnerait plus sur l'objet intéressant des Jésuites avec un homme fort qu'avec un homme faible, pourva qu'il ne fût pas fanatique.

Cavalchini nous a avertis que le parti de Fantuzzi réunissait les autres partis.  Si cela est vrai, Fantuzzi a transigé secrètement avec les Jésuites.  Je me suis servi de cet argument, qui a éclairé André Corsini, et je m'en servirai encore.  Cavalchini, à qui j'ai parlé, a promis qu'il ne donnerait pas sa voix à Fantuzzi: s'il avait dix ans de moins, nous en tirerions un grand parti. 

Les Espagnols arrivant par terre, voilà l'élection suspendue; il est cependant possible de soutenir encore plus d'un mois l'inaction du Conclave.  Vous voyez bien que je ne m'oublie pas pour rompre les mesures de Fantuzzi avec son parti: c'est plus qu'un épouvantail aujourd'hui;  mais ci ce n'était qu'un fantôme pour effrayer, il n'en faudrait pas moins être sur ses gardes.   Nous assurerons notre exclusive par les voix, et nous nous garderons de hasarder les exclusions formelles qu'a l'extrémité.  Tous nos amis sont des bavards, et n'ont point de tête; je suis à plaindre.  Si Ganganelli n'avait pas tant de peur de se nuire en paraissant lié avec les Couronnes, il y aurait pour moi plus de ressources en lui qu'en tout autre; mais cela ne se peut plus: à force de finesse il gâte ses affaires; plus il se cache, plus on soupçonne son ambition; mais il a été accoutumé à cette conduite dans son cloître, et il a peur de son ombre; c'est dommage.  Tout mon plan porte sur notre exclusive.  Je n'effarouche personne, et j'ai, Dieu merci, persuadé au cardinal de Luynes de ne point trop agir ni trop parler.  Dans le fond c'est un honnête homme, et qui sera toujours ce que le Roi voudra, excepté ce que nous ne pourrons pas faire sans nous déshonorer in saecula saeculorum.

O Dieu!  que je suis à plaindre de trouver si peu d'hommes ici!  J'assure le ministre de mon respectueux attachement, et l'ami de ma fidélité.

Le retard des Espagnols a causé la plus grande sensation: on s'en occupe; on a raison.  Les vieux souffrent; tous murmurent, mas assez bas. A la longue l'impatience prendra: et nos voix formant l'exclusive se détacheront.  Voilà ma grande crainte; car alors nous ne ferions ni le Pape ni le Secrétaire d' État, et nous en serions pour la honte.

 

 


Salvador Miranda alleges that France presented the Veto against Cardinal Simone Buonaccorsi. The present letter indicates that such an exclusiva had not yet been presented by April 14, 1769, and the list of the votes between April 27 and May 18, published by Fr. Agustin Theiner,  Geschichte der Pontifikats Clemens XIV vol. 1 (Leipzig 1853), 211-212,  shows that Buonaccorsi was not an active candidate beteween April 27 and the election of Cardinal Ganganelli on May 19.  Buonaccorsi was a follower of Cardinal Rezzonico, and he was pro-Jesuit; but in the second half of April the opponents of the Bourbon Crowns were promoting Cardinal Pozzobonelli, not Buonaccorsi.  Buonaccorsi, in any case, was not worth a formal veto.  Miranda has misunderstood the meaning of the word exclusiva,  in general and as used during the Conclave of 1769.  He misunderstands the operation of the exclusiva during the Conclave of 1799-1800 as well.  There was both a "formal veto" and a "virtual veto".   In 1769, the Bourbon Crowns were employing the virtual veto, with complete effectiveness, until May 16.

 

 

March 12, 2014 7:36 PM

© 2014 John Paul Adams, CSUN
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