SEDE VACANTE 1700

(September 27, 1700—November 23, 1700)



Letter of Dom Claude Estiennot in Rome
to Dom Jean Mabillon in Paris


(July 16, 1686)

 

 

P. Valery (ed.), Correspondence inédite de Mabillon et de Montfaucon avec l' Italie  I (Paris 1847), no. cv, pp. 361-365:

 

Rome, le 16 juillet 1686.

Pax Christi.

Mon Révérend Père, la lettre que vous nous avez fait l’amitié de nous ecrire de Lyon du 26 juin, nous a bien donné de la joie en nous apprenant que vous étes arrivé en France en bonne santé. Je vous ai écrit à Gênes, à l’adresse du banquier que vous me marquiez et je ne sais pas comme ma lettre ne vous a pas été rendue, car elle vous a attendu à Gènes au moins huit ou dix jours.

Nous vous avons fait copier les Diaria Antonii Petri, etc. Itinerarium Clementis P. P. VII ; Sixti V. Vita, à Guidone Gualterio; Formula fidei catholicae tradita in synode Lovisii; Conclavia etc. On vous copie le Cérémonial de monseigneur le cardinal Casanata. On a copié celui de Paris, de Grasse, de capella papali et plusieurs autres pièces, de sorte que nous avons près d’une rame et demie d’écriture. De vous envoyer cela par la poste, quelque bon marché qu’on en pût avoir, vous coûterait huit ou dix pistoles à Paris. Nos Pères de Saint-Vannes m’ont promis en s’en retournant d’en prendre une partie; M. Croizier, de mettre tout ce que nous voudrons dans le premier ballot qu’il fera. Voyez après cela ce que vous voulez que nous·fassions. Si j' ai le loisir, je vous enverrai, l’ordinaire prochain, la liste des pièces que nous avons, afin que vous voyiez celles dont vous aurez le plus de besoin et que nous vous les envoyions parla poste. Vous avez en beaucoup de satisfaction et d’honneur dans votre voyage.

Il était juste que cela fût mêlé de quelqu'amertume; peut-être que ce que je vais vous dire vous en donnera encore un peu , mais je crois qu’il faut que vous le sachiez. On a écrit ici deux lettres; l' une de Boulogne, l’autre de Florence. Dans celle de Florence, que j’ai lue, voici ce qu’on dit « Habemus hic patrem Mabillonium suavissimum et doctissimum, gallum tamen et gallorum doctrinae tenacissimum, praesertim in his quae contra sanctae sedis reverentiam iniquiora apud eam gentem obtinent. Nos, Itali, marcessimus et exteros litteris armatos coercere non studemus. »   M. Schelstrate m’a fait voir cette lettre et m’a prié de vous saluer de sa part et vous dire que, dans les lettres que vous ecrivez aux Italiens, vous ferez bien de ne pas vous ouvrir et ne dire rien qui soit tant soit peu contraire aux sentiments de cette Cour, si vous ne voulez bien qu’on le sache. Mais pour revenir à la lettre de Florence, l’ayant vue, Dom Jean Durand a reconnu par le caractère, qu’elle est du P. Noris; nous avons été confirmés et par le caractère et par le style, car il est presque le seul italien qui se fasse un plaisir d’écrire en latin. Si dans l’occasion vous jugez à propos de lui en toucher quelque chose, sans y méler ni engager M. Schelstrate, vous ferez bien. Il en a mal usé à votre égard, et je n’aurais pas cru qu’un habile homme eût voulu se servir de ce que aucun ami, habile homme comme lui, peut lui avoir dit dans la conversation. Je ne doute pas que M. Schelstrate n’ait fait voir cette lettre à M. le cardinal Casanata et à d'autres; pour celle qu’on a écrite de Boulogne, je ne l’ai pas vue. On m’a dit qu’elle est dans des termes semblables à celle de Florence.

Le P. Colloredo n’est plus bibliothécaire. Son successeur nous ayant fait quelque difficulté de nous laisser copier ce que vous souhaitez, nous en avons parlé au P. Colloredo, et, l’affaire proposée au chapitre, on a oonclu de vous donner tout  ce que vous demanderiez. Le barbon vous copie les vies que vous nous avez marquées; pour celle d’Ambroise Camaldule comme elle est fort difficile à lire, ils s' en est excusé. Nous y travaillerons, après les chaleurs. M. le commandeur Del Pozzo nous a fait faire les dessins que vous lui avez demandés; nous a fait présent du .Cérémonial de Paris, de Grasse; nous a offert de nous faire faire une clé de sa bibliothèque afin que.nous pussions entrer toutes fois et quantes que nous voudrions.  Il nous envoie tout ce que nous lui demandons; tout cela nous a obligés de lui donner le Saint Ambroise. Nous en avons aussi donné un au P. Procureur du Mont-Cassin,.en reconnaissance de toutes les amitiés qu'on vous a faites. Vous aurez soin sans doute du R. P. Abbé de Parme. Monseigneur notre Abbé, M. notre Prieur, les Eminentissimes et Monsignori qui ont été ici de vos amis le sont encore. J’ai demandé spesse vollte au seigneur de Juliis, la vie de Saint Nicolas; il promet toujours; peut étre Dom Jean serat-il obligé de la copier.  Tout le monde n’est pas de l’humeur du P. Stéphano; il est plein de bonne volonté, et si Dieu lui avait donné le don de la langue grecque, il nous aurait déja copié cette vie et quelques autres ouvrages. Vous ne m’avez pas marqué les pièces du schisme d’Angleterre, dans tu bibliothèque Altieri; j’en ferai le catalogue. On ne peut pas mieux en user que fait monseigneur le Cardinal Altieri;.aussi lui avons-nous donné un Saint Ambroise. Le P.Procureur général de Saint Pierre in vincoli vous salue, et le R.P. Dom Michel Germain et nous vous saluons aussi.

Votre tres humble serviteur et ami.

Voyez je vous prie nos Révérends Pères et faites en sorte qu’on dédie le Saint Hilaire à monseigneur le cardinal d’Estrées. Il croit qu’ayant dédié des livres au Roi, à M. Colbert, Monseigneur de Paris, Monseigneur de Reims, la congrégation lui doit donner quelque marque de son estime et de son respect. Il a cru quelque temps qu’on lui dédierait Saint Ambroise, et ne le reçut pas trop bien quand je le lui présentai . Vous savez ce qu’il peut. En ami, servez-nous en ce rencontre et faites en sorte que cela réussisse. Vous voyez que sans reproche nous ne travaillons ici que pour vous.

 

 

There is something odd in Msgr. Schelstrate showing Estionnot denunciations made to the Inquisition, where Schelstrate was a Consultor.  His friendly warning for Dom Jean Mabillon could have been given without presenting documentary proof. It is even more peculiar that he goes out of his way to attempt to assign an unsigned document to the pen of Fr. Enrico Noris, his colleague as Qualificator at the Holy Office.  That is certainly malicious.

For Schelstrate, see:  Lucien Ceyssens, La correspondance d' Emmanuel Schelstrate, Préfet de la Bibliothèque Vaticane, 1683-1692 (Rome 1949) [Bibliothèque de l'Institut historique belge de Rome, fasc. 1].

 

 


May 9, 2015 11:27 AM

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